Locavorisme : tour d’horizon (locavores, circuits-courts…)

Le locavorisme, mais qu’est-ce que c’est exactement ? C’est quoi être locavore ? D’où vient ce mouvement ou mode d’alimentation ? Pourquoi ce mouvement du « manger local » est-il si en vogue ?

Aujourd’hui j’accueille avec plaisir Clément du site Panier du Potager qui va nous parler du locavorisme, des locavores et des circuits-courts. Des thèmes très liés à la permaculture, au jardinage et à l’agriculture de demain, qui se veut biologique et de proximité ! N’hésitez pas à laisser un avis en commentaire sous l’article ; et merci à Clément ! 😉


Bonjour chères lectrices et chers lecteurs de Jardiner Futé en Permaculture ! Tout d’abord merci à Heikel d’avoir accepté l’idée d’un article invité sur son blog. Maintenant je vais me présenter à vous, je m’appelle Clément, j’ai 25 ans et je suis originaire de la région Nantaise. Vous devez vous demander ce que je fais là ? Tout d’abord c’est pour vous partager un article sur le locavorisme, une façon de penser et de s’alimenter à laquelle je crois beaucoup. À tel point que j’ai entrepris un projet afin de développer encore plus le locavorisme en France. J’ai lancée une plateforme sociale à impact positif pour jardiniers amateur si cela vous intéresse vous pouvez lire l’article qui présente cette plateforme ici. À propos du locavorisme, j’en parle plus en détail dans cet article, bonne lecture !

Est-ce uniquement bénéfique pour le consommateur ? Ou alors est-ce qu’il y’a des externalités positives pour la société, pour la planète, etc. C’est ce que nous allons essayer de voir dans cet article

 

Le locavorisme, qu’est-ce que c’est ?

Voyons tout d’abord ce qu’est le locavorisme en donnant la définition du locavorisme et la définition du locavore. Une fois que nous aurons défini ces deux termes on s’intéressera aux avantages de ce mode de consommation.

Définition du locavorisme

Le locavorisme ou également connu comme mouvement locavore, vise à encourager le « consommateur » à consommer des produits locaux, frais et de saison. En d’autres mots c’est le retour au mode de consommation d’autrefois. C’est une démarche qui vise à valoriser le terroir et revenir aux fondamentaux qui sont le lien entre le producteur et le consommateur final. Fini les intermédiaires entre producteurs et consommateurs. Mais surtout le locavorisme est un retour à la consommation de produits de qualité. C’est avant tout un avantage clair pour le consommateur, qui consomme des produits de qualité, faisant ainsi attention à sa santé. Mais aussi pour les producteurs, et notamment les petits producteurs qui vont voire leurs entreprises prospérer. C’est une aide directe aux petits producteurs qui, face aux géant de l’agroalimentaire, peinent bien souvent à arrondir les fins de mois.

Avantages du locavorisme : une alimentation saine et un contact direct avec les producteurs
Parmi les avantages du locavorisme : une alimentation saine et un contact direct et privilégié avec les producteurs, des choix de consommations plus facile à faire

 

Les locavores et le locavorisme, des notions anciennes 

Le locavorisme est un mouvement bien ancien ! Avant la mondialisation, les populations consommaient principalement localement sans même mettre un terme derrière ce mode de consommation puisque c’était la norme. Puis l’agriculture intensive, les grandes surfaces, la consommation de masse, la mondialisation sont passées par là. Et devant les signaux alarmants provoqués par ce mode de vie, la pollution provoquée par les importations/exportations, l’utilisation de produits phytosanitaires pour produire plus vite et en plus grande quantité pour toujours moins cher, une prise de conscience a eu lieu. De cette prise de conscience est né le terme de locavorisme. Vous l’avez à présent compris, le locavorisme à pour but de privilégier une consommation locale.

 

Les avantages du locavorisme : pourquoi devenir locavore ?

Les avantages du locavorisme

Ce retour aux circuits courts, aux modes de consommation locaux, vient du consommateur qui ne veut plus être exposé aux pesticides, antibiotiques, et de manière générale veut savoir comment est fabriqué ou transformé le produit, où est fabriqué le produit et qui est le producteur. La qualité avant tout !

Certains locavores trouvent dans le locavorisme, une réponse afin de retrouver une consommation de qualité, atteinte par la surconsommation et les nombreux scandales alimentaires. D’autres trouveront dans le locavorisme un moyen de recréer du lien social, de réduire l’impact carbone de leur consommation, ou simplement faire de leur consommation un acte militant et politique pour désavouer le consumérisme actuel.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu   {livre} Permaculture - Guérir la terre, nourrir les Hommes

 

Un joli panier de légumes
Dans vos paniers, des fruits et légumes de saisons, produits localement. Sains et savoureux !

Comment devenir locavore et favoriser les circuits-courts ?

Comment devenir un bon locavore ? Comment substituer les circuits de consommation classique de l’agroalimentaire ? Aujourd’hui, le locavorisme peut se mettre en place par différent moyen. Le plus naturel et celui le plus courant, c’est de mettre son panier sous le bras et de parcourir les marchés communaux et autres marchés couverts qui regorgent de bons produits de saison et locaux.

Le but du locavorisme est de revenir à la paysannerie. Donc rapprocher le consommateur du producteur, se fournir directement chez les producteurs est une autre façon de manger locale. Certes cela peut être plus contraignant, au niveau du budget, ou peut-être moins facile niveau organisation que de se fournir dans un supermarché classique, où tout est à portée de mains. Pour pallier à ce souci d’organisation, des initiatives ont vu le jour notamment les réseaux d’AMAP qui ont fleuri sur tout le territoire, et qui connaissent un franc succès.

 

Promouvoir le locavorisme avec les AMAP

Les AMAP (Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), sont des regroupements de consommateurs et de producteurs. Ensemble ils définissent, les produits pour une saison, et chaque semaine, ils se retrouvent pour la distribution des paniers. Les paniers sont fournis de fruits et légumes de saison, mais aussi de fromage, viande, et autres produits transformés par le producteur du réseau de l’AMAP. L’idée des AMAP c’est de s’engager sur le moyen terme, par des contrats. Ainsi les producteurs savent, pour une saison  donnée, les quantités qu’ils doivent produire et sont assurés de distribuer cette quantité. Tout ce qui est produit est donc consommé, et le prix des produits permet aux producteurs de vivre de leur métier.

 

D’autres moyens pour devenir locavore

Au-delà des marchés, des ventes directes chez les producteurs, des réseaux d’AMAP, Internet a permis de voir émerger d’autres formes d’initiatives visant à consommer local, de saison, et surtout de s’affranchir des produits importés dans la grande distribution, notamment. Aujourd’hui, Internet permet par exemple à des citadins de commander fruits, légumes, viandes, fromages, et autre mets de fabrication locale et de se les faire livrer à domicile.

La Ruche qui dit oui

Au croisé du réel et de la digitale, La Ruche qui dit oui, qui a pour but de mettre en relation producteurs locaux et consommateurs. Chaque Ruche est formée par un porteur de projet et se charge de regrouper des producteurs locaux. Chaque consommateur, membre de la Ruche, commande ses produits via la plateforme, puis vient récupérer ses produits le jour de la distribution.

Mon potager

On trouve également le site MonPotager, qui permet aux citadins qui ne possèdent pas de potager, de louer une parcelle chez un producteur et d’y planter virtuellement fruits et légumes suivant la saison, puis de récupérer régulièrement les récoltes en point relais.

 

Panier du potager

Panier du Potager, qui est un concept similaire, mais ce qui fait tout la différence est que cela se fait de particulier à particulier. Grâce à une plateforme de mise en relation, le locavore peut réserver son panier de fruits et légumes chez un jardinier amateur proche de chez lui. Les potagers privés deviennent donc des potagers collaboratifs et soutiennent une consommation de saison, et de qualité. Le jardinage d’un potager revient au goût du jour, par loisirs ou bien par conviction. Cet engouement pour le jardinage et surtout la culture de ses propres denrées alimentaires, se traduit, par le développement des potagers urbains associatifs et collaboratifs, où chaque habitant va donner de son temps pour entretenir le jardin potager, mettre les mains dans la terre et ensuite les partager les récoltes. Pour ceux qui ont la main verte, mais qui n’ont pas la chance d’avoir de jardin potager ni de potager collaboratif, des plateformes web de petites annonces de particuliers qui ont des parcelles cultivables et qui recherchent un coup de main, en échange d’une partie des récoltes. Une bonne manière de favoriser le lien social, d’apprendre au contact d’un passionné, et de consommer locale. Vous pouvez aussi rejoindre les abonnés de page facebook de Panier du Potager pour être tenu de toutes les nouvelles et rejoindre les groupes locaux en cliquant sur ce lien : page facebook du Panier du Potager.

LePotirons.fr,

Un site de mise en relation entre particuliers et petits producteurs afin de partager les récoltes du jardin potager. Vous êtes sans jardin mais vous avez la main verte ? Utilisez la carte interactive pour trouver un coin de paradis afin de co-jardiner. Vous souhaitez vous approvisionner chez un particulier ?  Utilisez la carte interactive pour trouver le jardin près de chez vous.

 

Le locavorisme : un modèle pour demain ?

À première vue le manger local, semble être le modèle de demain pour faire face aux enjeux de santé, de respect de la biodiversité, de l’écologie. Oui le locavorisme permet de consommer des produits de meilleure qualité, de préserver la terre et sa biodiversité par l’engagement des producteurs dans cette démarche de produire plus sains, mais aussi de plus en plus en phase avec la biodiversité. Adopter un régime entièrement locavore peut, pour certains, être contraignant en termes de budget. En effet, les produits cultivés sous le label bio sont effectivement plus chers que les produits de l’agriculture de masse. Surtout manger local implique au locavore de consommer des produits de saison, donc il est plus facile d’être locavore en été ou au printemps ou la diversité des produits est plus large, mais quand vient l’hiver, les produits sont moins attirants, remplacer une des tomates en automne par du potimarron, pour certain c’est un frein ! Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la nature produit tout ce dont l’organisme a besoin en fonction des saisons, alors n’ayez crainte ! Les nutriments et vitamines contenus dans les fruits et légumes de saison répondent entièrement aux besoins de l’organisme. Faites confiance à la nature et vivez au rythme des saisons ! Votre organisme et la planète vous remercieront !

Être locavore c’est changer ses habitudes d’approvisionnement, mais c’est aussi surtout changer son régime alimentaire, en approfondissant ses connaissances, par exemple quel produit puis-je trouver en hiver ? Prendre conscience des enjeux d’un tel mode de vie, changer sa façon de vivre et de voir les choses, par exemple réduire l’utilisation d’emballage, ou réduire l’utilisation de produits toxiques pour la planète, les sols, et l’eau. Ce travail sur soi peut ne pas être évident dans un premier temps à mettre en place, mais au fil du temps et avec conviction, avoir l’esprit locavore est atteignable par tous. Tout est question de volonté et de conviction !

 

Conclusion : le locavorisme, une solution indéniable

Pour résumer les freins peuvent être nombreux pour certain, le budget, les envies du moment, le manque d’offre près de chez soi qui peut démotiver un consommateur à devenir un vrai consom’acteur. Mais dans un avenir proche, il semblerait que c’est un modèle de consommation qui tend à prendre de plus en plus d’ampleur, et surtout qui semble être une solution viable pour utiliser puiser dans les ressources que nous offre la nature sans compromettre le développement des générations futures. 


Si vous avez appréciez cet article, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux ! Et si vous êtes vous-même plus ou moins locavore, n’hésitez pas à nous donner vos astuces en commentaire ! 😉

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17 réflexions au sujet de « Locavorisme : tour d’horizon (locavores, circuits-courts…) »

  1. Bonjour !
    Ravie d’avoir découvert cet article vraiment top. Je viens d’apprendre que je suis en voie de devenir une bonne locavore. Mon copain et moi prenons notre viande chez une bouchère d’un village à proximité, le pain dans ce même village. Il tient une exploitation maraîchère donc concernant les fruits et légumes, on ne peut pas faire plus local ! 🙂 mais s’il nous en manque (nous sommes au tout début de cette activité) nous allons chez une maraîchère que mon copain connaît bien (il a travaillé pour elle pendant 2 ans). Le locavore est l’avenir et je suis bien d’accord ! 🙂

  2. et l’association où je suis nous travaillons avec des agriculteurs qui pratiquent la culture bio qui rapportent leur productions que nous distribuons aux adhérents (paniers partagés)l’un des objectif de l’association c’est de sensibiliser le plus de personnes à mieux manger, nous n’étions pas concernés par le phénomène de la consommation à outrance mais les choses ont changées et les gents sont tentés par tout ce qu’ils voient à la télé et ils ont changés leur mode de nutrition et c’est dommage mais j’espère que nous arriverons à sensibiliser de plus en plus de personnes et surtout les enfants

    1. Effectivement, manger local passe souvent par un “manger mieux”. les deux vont de paire, et je pense que le locavorisme n’aurait pas autant de sens sinon.

      Le fait de manger local, et de privilégier un contact direct avec les agriculteurs, maraîchers et autres producteurs favorise la production de denrées locales. Des denrées qui n’ont pas fait des jours de voyage et qui peuvent être récoltés très peu de temps avant maturation complète. Ce sont donc des fruits et légumes riches en nutriments et meilleurs pour la santé des consommateurs.

      En tout cas, bravo pour votre initiative et votre témoignage, j’espère que ça poussera d’autres personnes à faire de même ! Et pourquoi pas, à privilégier les circuits-courts en mangeant plus souvent local. 🙂

  3. bonsoir je suis déja locavore sans le savoir ça fait quelques années déjà que je ne cherche que du local, et depuis quelques mois je suis dans un groupe qui pratique la permaculture et nous avons des jardins partagés donc plus locavore que jamais merci pour l’info

  4. Bonjour,
    Super article, je connaissais déjà le locavorisme mais pas aussi détaillé. Je fait un grand jardin depuis 16 ans et je viens de passer à la permaculture depuis 1 ans. Je voudrai vendre mon surplus de légumes et fruits et même mes œufs, mais je ne savais pas comment faire. Le site Panier du potager semble me correspondre . Merci pour le renseignement
    Bonne journée

    1. Bonjour Chantal ! Le locavorisme n’est qu’une tendance qui a due émergée pour que la prise de conscience puisse se faire de manière plus large et pour encouragée les magasins et autres vendeurs de proposer des alternatives locales. Comme Clément le dit si bien, c’était comme ça dans le temps, et ça nous ferait du bien (dans une certaine mesure) d’y revenir !

      En tout cas je pense aussi que le site Panier du potager puisse vous convenir ! SI vous avez des questions sur le site, son fonctionnement ou autre, n’hésitez pas, Clément y répondra. 😉

      Très belle journée à vous,
      Heikel

  5. bonjour heikel merci pour ce partage précieux le locavorisme il mérite une bonne note c’est l’avenir et va attaquer l’industrie .il est toujours dans mes pensée simplement le mot et nouveaux pour moi cordialement karim

    1. Salut Karim, merci pour ton commentaire ! 🙂

      Effectivement, je le crois sincèrement aussi ! Le locavorisme, les circuits-courts, etc, je pense que c’est le mode de consommation de demain. Aller acheter des pommes, des choux ou même des tomates produits à proximité de notre ville est non seulement respectueux de l’environnement, mais aussi vertueux pour pleins d’autres choses (économie locale, juste rémunération des agriculteurs et des paysans etc) !

      À bientôt Karim,
      Heikel

    1. Bonjour Victor !
      Personnellement je ne connaissais pas, mais merci pour le partage de ce site. C’est génial toutes ces initiatives pour favoriser les circuits-courts et le locavorisme 🙂

  6. Exaspéré par la filière bio, je démarre mon potager dans ma petite cour et y trouve, en plus de tous les avantages décrits dans l’article, une occasion de partager du savoir utile sur les patates et autres plants ou techniques, et de retrouver par ce biais la satisfaction de produire et offrir quelque chose d’essentiel. Je vais m’intéresser à ce potager au naturel!

    1. Bonjour Patate des Ténèbres 😉
      Je comprends vraiment, rien de plus satisfaisant que de s’occuper de son propre jardin potager !

      Et il est vrai que l’agriculture biologique peut décevoir par biens des côtés !

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