Association de culture au jardin : conseils et mise en place

Les associations de plantes au jardin potager, voilà un sujet qui est assez connu ! J’ai déjà eu l’occasion de vous en parler plusieurs fois sur le blog jardiner futé. Mais aujourd’hui je vais vous expliquer en quoi les associations sont si importantes dans un jardin potager en permaculture !

Depuis peu j’ai commencé à écrire des articles thématiques sur la permaculture. En voici quelques uns si cela vous intéresse :

Je pense que ces articles peuvent être utile à tout le monde. Autant pour les jardiniers conventionnels que les jardiniers plus engagés. Comme en jardinage bio, naturel ou les jardiniers essayant de mener leur jardin potager avec la permaculture ou l’agroécologie.

Mais aujourd’hui nous sommes là pour parler d’associations au jardin potager, et vous allez voir qu’ici aussi c’est une technique que tous les jardiniers, maraîchers et agriculteurs devraient connaître !

 

L’association de plante au jardin potager

Aussi appelé culture associée, ou compagnonnage végétal, l’association de plante est une technique importante dans le concept de la permaculture. Cette technique de culture associée à plusieurs avantages que je listerai dans la suite de cet article. Je vous donnerai aussi des exemples de cas concrets à mettre en place dans votre jardin potager.

Le principe est simple, il s’agit de cultiver plusieurs légumes d’espèce ou de variété différente en même temps et sur une même parcelle. Les associations les plus simples, et très souvent mises en place sans le savoir sont les associations de culture de plantes de variétés différentes. Si vous faites une rangée de tomates et que vous alternez entre différentes variétés, vous pratiquez déjà une forme de culture associée dans votre jardin. Le fait de cultiver deux plantes d’espèces différentes est aussi une association, déjà plus élaborée. Cependant, comme vous le comprendrez, les associations sont en général bien plus poussées que ça. Et vous aurez normalement les clefs de compréhension en main pour pouvoir en établir de nouvelles.

association culture permaculture conseil
Une des images que je partage sur mes réseaux sociaux

C’est une technique assez connue de la permaculture. On essaye en effet de maximiser les rendements pour un travail à fournir moindre. En fait, on peut résumer ça comme ça « moins j’en fais, mieux je me porte ». Et sachant que le jardinage est une occupation chronophage, ça peut-être un sacré avantage ! 😉

En cherchant à maximiser les interactions entre les légumes et les différentes plantes, et à produire plusieurs cultures sur une même surface on augmente l’autonomie des cultures. Et la résilience du milieu. La résilience est ce qui permet à un milieu donné de faire face et de surmonter un problème. Et de revenir de lui même, sans intervention humaine à un état stable. Par exemple, si des plantes sont envahi par les pucerons et que l’on attends l’intervention des coccinelles déjà présentes. Et que la situation s’améliore « d’elle même » (à comprendre que la biodiversité s’occupe du problème), on parle de résilience. C’est un peu comme si on cherchait à rendre son jardin potager le plus autonome et durable possible.

L’image du conseil permaculture est tiré de mon défi permaculture de 30 jours – 30 conseils. Pour profiter de tous les conseils que je donne sur les réseaux sociaux, je vous invite à me rejoindre sur mon compte twitter et à vous abonner à ma page facebook. N’hésitez pas aussi à les partager avec vos amis, c’est grâce à vous que jardiner futé vie. 🙂

 

Intérêts de l’association de culture

Les intérêts de mettre en place des associations de plantes au jardin potager sont multiples.

Une production bien plus grande

Imaginez, vous prenez une planche de culture tout ce qu’il y a de plus normal dans un jardin potager. -Cela me fait penser que je devrais écrire un article ou tourner une vidéo pour vous expliquer l’intérêt de cultiver sur planche et comment le faire. Si ça vous intéresse, laissez moi un commentaire pour me le dire-. Vous cultivez sur cette dernière des tomates de variétés différentes, ce qui peut déjà être considérée comme de l’association de culture, comme je vous le disais. Soyons fou, vous y cultivez peut-être même des poivrons ou des piments sur cette planche afin de profiter des propriétés répulsives du piment sur certains insectes.

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Selon vous, ne reste-il pas de place que l’on pourrait cultiver sur cette planche ? Bien entendu comme vous vous en doutez. Au pieds des tomates, la place est quasiment inoccupée si vous faites grimper vos tomates. Que pourriez-vous y planter ? Si vous me suivez depuis quelques mois, vous devez le savoir. Vous pouvez planter, au pieds des tomates, du basilic et des oeillets d’Inde (des tagètes). Cela à plusieurs avantages. Les oeillets d’Inde éloignent les nématodes des racines des tomates, ils sont aussi assez jolis et rajoutent des touches de couleur dans le jardin potager. La beauté n’est jamais à négliger. Qui se vanterait d’avoir un jardin laid ? Et le basilic pousse merveilleusement bien aux pieds des tomates ! 😉

Pour ceux qui la connaisse, à la ferme du Bec Hellouin il utilise cette association tomate-basilic et font plusieurs récoltes de basilic durant l’été. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette ferme Normande bio en permaculture, ou ceux qui n’auraient pas lu leur livre je vous invite à lire ma chronique de leur très beau livre : Permaculture : guérir la terre, nourrir les Hommes.

Vous devez commencer à voir où je veux en venir. Vous pouvez conduire 2, 3 ou 4 culture sur une seule et même surface. Et rien ne vous empêche de pousser les associations plus loin : des oignons et de l’ail en bords de planche, des haricots grimpants sur les tomates, quelques pieds de maïs pour servir de tuteur. Vous n’êtes limité que par votre imagination pour les essais !

 

Des plantes plus résistantes

association oeillet d'Inde et tomate cerise
Un association entre tomate cerise et oeillet d’Inde

Le fait de mettre en place des associations de plantes, légumes ou fruits, vous permet d’associer leurs bénéfice. Les plantes ont des propriétés. L’exemple que je viens de vous donner est très parlant : les oeillets d’Inde éloignent les nématodes qui peuvent attaquer les racines des tomates.

Cela permet donc aux tomates d’être assez bien protégé de ce côté tout en augmentant la vie dans le sol. Car une fois les plantes mortes, toutes les racines présentent dans le sol vont se décomposer et nourrir les micro-organismes. Cela va participer au brassage de votre sol et à l’amélioration de sa texture et cela va l’aérer.

Un autre exemple sur lequel je reviendrai en détail à la fin de cet article est l’association de carotte et de poireaux. Les carottes éloignent la mouche du poireaux, et les poireaux éloignent la mouche de la carotte. Une très bonne association donc. Mais je l’a complèterai et vous verrez qu’on peut la pousser plus loin encore. Et pour ce faire je m’appuie sur une association qu’utilisaient les maraîchers parisiens du 19ème. Très connus pour leur formidable productivité ! 😉

 

En pratique comment faire une association ?

Dans les faits, comme je le disais, on essaye de pousser la réflexion sur associations de cultures que l’on met en place. Et il faut donc tenir en compte plusieurs critères et facteurs inhérents à chaque espèce et même variété.

 

Le développement de la plante

Un des points auxquels il faut être particulièrement vigilant est la croissance des plantes que vous voulez faire pousser ensemble. En effet, si vous voulez faire pousser différentes espèces ayant des développements très fort, cela pourrait nuire à leur développement réciproque. Veillez à choisir des plantes avec des développements différents et des besoins qui se complètent. On pourrait faire pousser une plante grimpante dans un arbre. Par exemple, dans le Sud, on peut très bien faire pousser des plants de tomates dans les arbres sans les tailler. La chaleur et l’exposition restent assez bonnes. Cependant faire pousser des tomates dans un arbres avec un gros feuillages dans le Nord n’est pas trop recommandé.

Gardez donc en tête le développement des plantes que vous voulez associer afin d’en tirer un profit maximum.

 

La lumière et l’exposition

Découlant du point précédent, l’exposition est un point important à prendre en compte. Comme je vous le disais plus haut, on peut faire pousser du basilic au pieds des tomates, que ce soit dans une serre ou à l’extérieur. Mais il serait moins évident d’arriver à faire pousser du thym sous des tomates. Outre le fait que ce soit une plante vivace, il s’agit ici surtout de l’exposition. En effet le thym à besoin d’une exposition très ensoleillée. Donc prenez en compte les divers besoins des différentes plantes. Tant au niveau de l’exposition que de l’arrosage.

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Les interactions et les propriétés des plantes

Essayez de prendre en compte les propriétés des différentes plantes. Il ne s’agit pas ici des propriétés médicinales, mais des propriétés au niveau des interactions avec les autres plantes ou les insectes. À titre d’exemple, le poireau qui éloigne la mouche de la carotte.

Mais cela peut aussi être au niveau des racines ou autre. Avec les légumineuses qui fixent l’azote par exemple. 😉

 

Exemples concrets d’associations au jardin potager

La milpa

La milpa est une association très connue. Pour ceux qui le savent j’ai déjà fait un article sur le sujet. Si vous ne l’avez pas encore lu je vous le conseille : la milpa, une association millénaire.

Sinon voilà quelques points importants à savoir sur cette association : les 3 soeurs, l’autre nom de la milpa, est une association de 3 plantes. 3 plantes qui ont toutes des avantages pour les autres.

  • Le maïs : le maïs sert de tuteur aux haricots grimpants
  • Les haricots grimpants : fixateurs d’azote pour les prochaines cultures, il se sert du maïs pour grimper dessus
  • La courge : avec ses grandes feuilles, elle permet de protéger le sol des rayons brûlants du soleil. C’est donc un très bon complément au mulch à mettre en place sur le sol.

 

La carotte et le poireau

Je vous ai déjà parlé de cette association plusieurs fois en la complétant avec des radis, des salades et des choux. Oui, rien que ça ! 😉 Et ce n’est pas pour rien, c’est une associations qu’utilisaient les maraîchers parisiens du 19ème. Pour avoir une explication plus complète je vous invite à lire l’article sur la culture de la carotte que j’ai écrit. Sinon voilà un court résumé :

On sème des radis et des carottes en même temps. Et sur les bords de la planche on plantes des oignons, des poireaux ou de l’ail (ou les 3 en même temps !). Entre ces plantations on plante des plants de salades, et un ou deux rangs de choux sur le milieu de la planche. On va d’abord récolter les radis, puis les salades. Ce qui laissera de la place aux carottes de s’épanouir.

 

Quelques conseils pour finir :

Mon premier conseil est sans doute le plus important. Ne croyez pas tout sur parole, essayez de mettre en place ce que vous apprenez. Même ce que je vous dit sur ce blog, je vous invite vraiment à vous forger votre propre opinion des choses que vous apprenez. En effet, ce qui marche très bien chez la majorité, peut ne pas fonctionner chez vous ! Dans le cas des associations, essayez celles que l’on conseille sur les blog de jardinage (comme la milpa ou les carottes et les poireaux). Mais je vous invite à essayer aussi celles que l’on déconseille !

Il est aussi important de tenir un carnet de jardin potager afin de noter vos résultats. Ce n’est pas parce que ça n’a pas marché une fois, que ça ne marche pas tout court. Vous avez peut-être mal fait les choses, ou des choses qui n’étaient pas en votre contrôle se sont produites (climat etc). Notez donc vos résultats pour les comparer d’année en année et voir l’évolution de votre jardin.

N’oubliez pas que le jardinage c’est avant tout une partie de plaisir. Avancez à votre rythme et faites confiance à la nature, c’est tellement plus simple et moins fatiguant d’agir avec elle que contre elle ! 😉

 

Cet article thématique sur les associations au jardin potager est fini, n’hésitez pas à nous écrire les associations qui marchent ou qui ne marchent pas chez vous. Ça sera utile à tout le monde !

Et surtout partagez cet article au plus grand nombre. 🙂

 

11 réflexions au sujet de « Association de culture au jardin : conseils et mise en place »

  1. Merci pour cette réponse complète. Il me reste plus qu’à compléter le voisinage de mes choux de quelques laitues et crucifères. Pour l’ordre du jardin, j’aime bien celui de la nature avec pleins de surprises !

  2. Bonjour Heikel. J’ai suivi ton conseil en achetant 5 espèces de choux différentes. Maintenant se pose le choix de leur emplacement. Les associer avec les tomates, qu’en penses-tu ? Je n’ai jamais vu de chenilles balader dans cet endroit, l’odeur forte des tomates semblent les éloigner, ce qui pourrait être un atout pour les choux dont elles raffolent !

    1. Salut Gaëtan, c’est vrai qu’en monoculture le problème des ravageurs est bien présent. Concernant les choux, la piéride du choux est un problème seulement en monoculture. Personnellement j’attends toujours d’observer avant d’agir. Si c’est pour une production personnelle et que tu acceptes des feuilles avec quelques trous, alors tu n’as pas trop de soucis à te faire.

      Associer différentes plantes me semble déjà primordial. Tout simplement parce que les chenilles passent facilement d’un plants à l’autres. Et si elles ont une rangées de choux devant elle, c’est une allée royale pour elle, un vrai festin. Alors que si les plantes sont séparées par plusieurs plantes, les chenilles ne feront pas autant de dégâts.

      Concernant les associations que l’on peut faire assez facilement : toujours planter quelques laitues au pieds des nouvelles plantations. Et ce, même si tu n’en veux pas. Pour une raison très simple, cela créera plus de nourriture pour tes limaces et autres êtres vivants dans ton jardin potager. Tu seras sûr d’avoir plus que ce que tu désires et donc leurs dégâts te sembleront moins important. Il paraîtrait en effet que les tomates et les choux se marient plutôt bien. Mais je te conseillerai (sauf si tu aimes un jardin bien ordonné, ce qui se conçois très bien) de planter tes plantes à risque un peu partout dans le jardin. Cela créera des associations auxquelles tu n’as pas pensé, et te permettra de gérer plus facilement les « ravageurs ».

      Par ailleurs, je te conseille aussi de planter quelques autres plantes de la famille des crucifères, les chenilles s’y attaqueront et laisseront un peu plus tranquille tes plants de choux. Un dernier petit conseil : laisse les chenilles sur tes plants (autant que faire se peut) et notamment sur les choux dont tu ne consommes pas les feuilles.

      En ayant des chenilles, surtout si tu en as beaucoup, cela attirera leur prédateurs et l’équilibre se fera petit à petit. C’est exactement la même logique que pour les pucerons. 😉

  3. Salut Heikel !!
    Ton article met bien en évidence l’idée des différentes associations que chaque jardinier devraient connaitre pour mettre en pratique. Je serais tenté de dire à tous ces jardiniers d’avoir de la patience et d’effectuer deux ou trois associations par an et pas plus pour éviter de se décourager et de se mélanger les pinceaux par la suite. Au sujet des association j’ai fait des tableaux qui sont sur mon site. Tout d’abord les associations positives https://spotjardinmonsite.com/2016/04/01/les-associations-positives-des-plantes-au-potager/. Les associations négatives https://spotjardinmonsite.com/2016/04/04/les-associations-negatives-des-plantes-au-potager/. Les plantes compagnes https://spotjardinmonsite.com/2016/04/08/associations-des-legumes-et-plantes-compagnes/. J’ai souri quand tu disais “moins j’en fais, mieux je me porte” car moi je dis souvent que cette philosophie de jardinage est faite pour les fainéants.. Hi.. Hi.. C’est vrai que je pousse un peu le bouchon un peu loin car au début pour installer tout ça c’est du boulot. Mais c’est volontaire que j’exagère un peu car au final ce sera moins de travail et donc moins de fatigue. Ce sera la nature qui reprendra enfin ses droits. Moins nous interviendrons mieux ce sera. Laissons faire la nature. Au sujet des purins je sais que tu n’es pas fan car il y a une intervention humaine (Dans nos forêts comme tu dis on utilise pas de purin). Et tu as raison. Je vais te prendre un exemple. Au début j’utilisais régulièrement la grelinette. Maintenant je ne l’utilise quasiment plus car mon sol est couvert toute l’année. En écartant le paillage le sol est toujours humide et je me sers uniquement de mon transplantoir pour faire les trous de mes plantations directement sans travail de la terre. C’est y pas beau ? Une autre tache que je n’effectue plus (Le grelinage). Je pense que pour les purins ce sera un peu pareil. Quand la faune sera assez nombreuse tous ces différents petits animaux et insectes vont s’équilibrer entre eux. Alors les purins seront je pense de moins en moins utilisés voire plus du tout. Voilà encore une tache qui ne sera plus effectuée. Et je ne terminerais pas sans te remercier pour ce partage fort intéressant.

    1. Salut Jean Claude, merci pour ton commentaire très intéressant !

      Les tableaux d’associations sont effectivement une très bonne base pour débuter. Au fur et à mesure, on essaye, et on voit ce qui marche ou qui ne marche pas dans notre jardin !

      Les purins je ne suis pas « contre », mais juste pas fan comme tu dis. Ça peut-être intéressant quand on a un problème urgent et intense auquel il nous faut répondre. Mais sinon, je préfère, comme tu le dis, laisser une plus grande place à la biodiversité de mon écosystème. Et ce, afin de l’amener vers plus de résilience et de durabilité. 🙂

  4. Article très dense mais hyper intéressant ! Peut-on mettre ça en application dans une petite jardinière sur balcon ? Mon plan de tomates ce sent un peu seul

    1. Salut Adrien, merci pour ton commentaire 😉 Oui tu peux tout à fait faire une association avec ton pied de tomate ! Après si la jardinière sur ton balcon est vraiment petite, choisi plutôt une espèce de plante petite. Comme un oeillet d’Inde ou du basilic (un basilic nain par exemple). Mais rien ne t’empêche de planter un pot à côté. Pour le pot je peux te conseiller une bourrache. Étant photographe animalier, tu risques d’apprécier tous les insectes que cette plante attire 😉

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