Cet article, écrit par Robin, du blog Springday Permaculture, vous permettra d’en apprendre plus sur la gestion des limaces en permaculture.
I. Pourquoi il vaut mieux ne pas tuer ou déplacer les limaces, si vous voulez gérer durablement le problème ?
Oui, Horace a aussi raison, c’est vrai.
Mais s’il ne faut pas tuer ou déplacer les limaces, c’est aussi parce qu’il faut les laisser vivre au jardin, pour qu’elles soient définitivement gérées (pour que le problème soit résolu).
Lorsque je dis que le problème sera « définitivement » résolu, je veux dire qu’il y aura beaucoup moins de limaces les années suivant cette régulation.
Si aborder cette question plus en détails vous intéresse, je vous conseille la conférence d’Hervé Coves sur le sujet.
En fait, pour poursuivre ce que je disais, la quantité de limaces que vous voyez dans votre jardin, ce n’est que le symptôme d’un déséquilibre de votre système-jardin (ce déséquilibre est fréquent dans les jardins jeunes ou pauvres en biodiversité, dans le sens où ils sont très éloignés des écosystèmes locaux).
Si votre jardin est déséquilibré, une surpopulation de limaces vous l’indique.
Et, c’est seulement en résolvant ce déséquilibre – ce problème de fond -, que ce « symptôme », qui mange vos salades, disparaîtra.
C’est un peu comme avec le corps humain (qui est lui aussi, comme un jardin, un système complexe) : vous pouvez être atteint d’un syndrome, qui déclenchera des symptômes (douleur, par exemple). Si le syndrome n’est pas cerné et soigné (si le rééquilibre n’est pas rétabli dans le système), le problème ne sera jamais résolu : vous aurez beau vous droguer aux anti-inflammatoires toute votre vie (masquage du symptôme douleur), arrêtez et les symptômes referont surface immédiatement.
Avec les limaces, c’est un peu la même chose : mettez des granulés bleus toute votre vie (masquage du « symptôme » sans résoudre le « syndrome »), et vous devrez continuer à en mettre en permanence, sans jamais vraiment résoudre le problème.
Selon ma vision des choses, la permaculture consiste, par essence, à fonder nos actions dans un cadre de compréhension et d’orientation d’un système naturel (entre autre) selon des objectifs d’autonomie et de pérennité de fonctionnement.
Dans un jardin en permaculture, la « résolution du syndrome » devrait donc le plus souvent être, je le pense, notre priorité.
(Juste après, je vous explique concrètement en quoi laisser vivre les limaces au jardin permet de résoudre durablement le problème ; mais avant, laissez-moi vous exposer une autre bonne raison de laisser vivre les limaces).
II. Pourquoi, en plus, les limaces ont un vrai intérêt dans un potager en permaculture ?
a. Les limaces favorisent le développement des mycorhizes.
Si vous avez regardé la conférence d’Hervé Coves, il s’agit ici de l’histoire des truffes et des limaces : des scientifiques ont prouvé, que la présence des limaces était essentielle à la reproduction efficace des champignons, et notamment (dans l’exemple cité) des truffes (source scientifique : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1878614621000696) . En effet, les limaces ont pour nourriture favorite les champignons. Or, elles ne digèrent pas leurs spores reproductives, qui finissent donc dans leurs déjections.
Et, en plus d’ainsi participer à la dissémination spatiale des spores, il se trouve que les déjections des limaces constituent un « terreau » idéal au développement des spores en champignon !
Les champignons mycorhiziens, qui sont des champignons de la rhizosphère du sol, ont, eux aussi, leur reproduction facilitée par le travail des limaces.
La présence de ces champignons est essentielle dans un jardin en permaculture : ils vont former des mycorhizes (associations symbiotiques) en s’associant avec les racines des plantes, et faciliter leur absorption d’eau et de minéraux (limitant donc les besoins externes en ces éléments).
b. Les limaces contrôlent la prolifération des champignons pathogènes.
Ce qui est extraordinaire, avec les limaces, c’est qu’elles vont favoriser le développement des « bons » champignons du sol (comme on vient de le voir), mais qu’elles freinent aussi le développement des « mauvais » champignons (les champignons pathogènes, responsables de certaines maladies au potager, comme l’oïdium, par exemple …).
Car, les limaces ne digèrent pas les spores des champignons mycorhiziens, mais elles digèrent les spores des champignons pathogènes, empêchant donc leur dissémination, et par conséquent le développement de la maladie dans le potager !
Et, chose essentielle : les limaces auraient tendance à cibler prioritairement les feuilles des végétaux atteintes de maladies pathogènes.
c. Les limaces sont essentielles à la santé du sol.
Les limaces ont une fonction de digestion de la matière organique. Elles sont même un élément essentiel de l’ « organe digestif » du sol du potager : elles s’occupent principalement de la dégradation de la matière organique en début de décomposition (avec une action de dégradation de la cellulose notamment).
Cela est aussi bien expliqué dans la conférence d’Hervé Coves.
Aussi, les limaces, par leurs déplacements à l’aide de mucus, vont participer à hydrater le sol, mais surtout à sa bonne structure : les glomalines (glyco-protéïnes contenues dans la bave des gastéropodes), sont un agent structurant essentiel du sol ! Et, ces glomalines sont d’ailleurs aussi synthétisés par des champignons mycorhiziens associés aux plantes ! Champignons dont la présence, rappelez-vous, est facilitée par celles des limaces et escargots !
Par les petites galeries qu’elles creusent (pour se protéger de la chaleur de la journée), les limaces participent aussi à l’aération du sol, et donc aussi à l’augmentation de sa capacité d’absorption de l’eau.
Les limaces vous paraissent être les super-héroïnes de votre potager en permaculture ?
Mais c’est parce que c’est le cas !
D’ailleurs, on dit même que les limaces sont à la vie du sol ce que les abeilles sont aux plantes à fleurs : un chaînon essentiel de l’écosystème.
« Oui mais… , allez-vous me dire, j’aimerais quand même bien manger mes salades de temps en temps !! Les limaces, elles sont bien belles, elles sont bien gentilles, utiles même apparemment, mais est-ce que je ne peux les « dompter » sans leur faire de mal ? »
Alors, on ne cherchera pas à les « dompter » ^^.
On agira plutôt par le réaménagement du milieu ! C’est en effet par ce réaménagement que nous allons résoudre le syndrome sous-jacent à cette surpopulation saisonnière de limaces !
Et vous allez aussi comprendre quel est l’intérêt de ne pas tuer ou déplacer les limaces (je vous avais promis qu’on y reviendrait ?), pour les gérer dans un potager !
III. La méthode pour gérer durablement un problème de limaces dans un potager en permaculture
Un manque de champignons digestifs du sol, un manque de prédateurs naturels des limaces, et/ou une trop faible biodiversité végétale et un jardin globalement trop jeune : c’est ça le déséquilibre (le syndrome) sous-jacent à votre surpopulation de limaces.
Pour résoudre ce déséquilibre, il faudra donc :
- Favoriser la présence des prédateurs naturels des limaces
- Favoriser les champignons digestifs du sol
- Augmenter la biodiversité générale du jardin + attendre un « vieillissement général » de celui-ci
C’est ce que nous voyons plus en détail dans ce qui suit !
a. Gérer les limaces en favorisant la présence de leurs prédateurs naturels
Le meilleur moyen de gérer les limaces pour parvenir à un rééquilibre, je l’ai déjà dit, c’est de laisser les limaces pulluler (suffisamment longtemps) au sein du jardin. À lui seul, ce point suffit habituellement pour parvenir à un rééquilibre durable.
L’intérêt le plus évident de leur présence en masse, est l’attrait de leurs prédateurs naturels (qui réguleront durablement leur nombre).
Un deuxième moyen de rééquilibrer le jardin, directement lié à ce qui précède, c’est l’aménagement de cachettes et d’abris pour ces prédateurs naturel (pour faciliter leur installation durable au jardin). Ces prédateurs des limaces sont nombreux, mais les principaux sont le hérisson, l’orvet, les carabes et staphylins, et les amphibiens.
Des aménagements spécifiques existent pour chacun de ces prédateurs, mais, de manière générale, la présence de haies, d’herbes en friche rarement fauchées (si possible à proximité directe des haies), et de nombreuses cachettes (tas de bois, tas de pierres, fourrés buissonnants, abris spécifiques, …), permettra de créer un habitat idéal à l’installation de la plupart de ces espèces.
b. Gérer les limaces en favorisant les champignons digestifs du sol
Un troisième moyen de rééquilibrer le jardin, c’est d’amener de la lignine au sol.
Cette lignine favorise la présence des champignons : très appréciés des limaces, ils constitueront une « distraction » alimentaire par rapport aux plantes de votre potager. Hervé Coves le mentionne dans sa conférence : un jardin avec une présence élevée de champignons, c’est un jardin qui a moins de soucis de limaces.
Pour amener de la lignine au sol, vous pouvez par exemple pailler avec du BRF.
c. Gérer les limaces, en augmentant la biodiversité générale du jardin + attendre un « vieillissement général » de celui-ci
Une bonne biodiversité végétale, par exemple, permet de proposer des plantes-proies alternatives pour les limaces, plutôt que les plantes de votre potager.
Par exemple, plantez des pissenlits, de la moutarde, ou du cresson, à proximité de votre potager : les limaces adorent ces plantes, et elles les mangeront en priorité.
Vous pouvez, aussi, planter des plantes à effet répulsif pour les limaces. On en cite beaucoup (ail, armoise, herbes aromatiques, …) mais attention, parmi ces plantes, la seule qui semble avoir un véritable effet répulsif significatif est la bourrache (résultat d’un sondage Facebook).
Donc, essayez de planter de la bourrache à proximité des plantes sensibles de votre potager, en créant une sorte de « barrière naturelle » contre les limaces : ce n’est pas de l’ordre de l’ « infranchissable », mais des effets visibles sont tout de même probables (bien que variables selon les expériences).
La richesse de la biodiversité végétale (locale surtout), est aussi directement liée à la richesse de la biodiversité d’insectes et d’animaux présente au jardin. Parmi ceux-ci se trouvent bien sûr aussi les prédateurs des limaces (notamment les prédateurs généralistes pour lesquels les limaces ne constituent pas la majorité de leur régime alimentaire).
Améliorez ces 4 points au potager (laisser les limaces pulluler, aménager le jardin pour les prédateurs, amener de la lignine au sol, et favoriser la biodiversité végétale), et il y a de fortes chances pour que vous diminuiez durablement le nombre de limaces qui y seront présentes, chaque année.
Mais, selon moi, le plus important, c’est de laisser les limaces pulluler au sein du jardin.
Même si vous ne faites pas d’aménagement pour les prédateurs, même si vous ne paillez pas avec du BRF, laissez les limaces pulluler dans votre jardin suffira à atteindre, à terme, cette situation de rééquilibre tant souhaitée, où les limaces vous laissent profiter de votre potager.
Le rééquilibre se produit généralement après 2 à 5 ans.
Mais pour atteindre plus vite ce sentiment de sérénité avec les limaces, il est préférable, en attendant la régulation naturelle – et si vous ne voulez pas partager toutes vos salades avec les limaces- d’utiliser des barrières à limaces à efficacité testée, le seul moyen immédiat pour protéger votre potager des baveux (et sans tuer ou déplacer les limaces, comme on l’a vu au début de l’article : en ne les excluant pas du système jardin) : On en arrive donc aux barrières à limaces !
d. L’utilisation de barrières à limaces pour gérer ces dernières en permaculture : ou comment rendre viable la période d’équilibrage du système | Quelles sont-elles ? Quelles sont les barrières efficaces ou inefficaces ?
Alors, en général, dès lors qu’on aborde les barrières à limaces, on rentre dans l’ordre du « j’ai entendu dire que », « il paraît que », « j’ai vu que Facebook que » : de l’ordre du ragot, voir du mystique donc (j’exagère à peine) : personne ne sait vraiment quelles sont les barrières à limaces qui marchent, et celles qui ne marchent pas !
Enfin, personne… Sauf moi ! 😀 Et oui, par temps de confinement, j’ai entrepris de les tester une à une, à l’aide de deux fabuleux acteurs gastéropodes en chair et en os, ma caméra à la main.
Voici donc les résultats (globalement confirmés par des retours d’expériences de jardiniers)
- Les coquilles d’œufs : inefficace (exception si broyée en farine utilisée sèche)
- La cendre : très efficace par temps sec, devient inefficace après une pluie.
- Le sable fin : efficace par temps sec, devient inefficace après une pluie.
- Les ronces tressées : inefficace
- Le marc de café : efficace si utilisé frais et peu infusé, mais effet répulsif qui se réduit rapidement (au fur et à mesure que le marc ne diffuse plus son odeur de café). Besoin de renouvellement régulier. Mais attention car il a été scientifiquement prouvé que le marc de café frais a un effet inhibiteur de croissance pour les plantes !
- Les poils/cheveux/laine : efficace si sec, devient inefficace après une pluie.
- Les coquillages broyés : inefficace
- La sciure de bois : efficace si sec, devient inefficace après une pluie.
- Les feuilles de chêne émiettés : inefficace
- Le café dilué : inefficace
- L’eau (création de « douves ») : très efficace -> Le mieux est de semi-enterrer des gouttières, qui se rempliront d’eau à chaque pluie. Utilisez-les pour créer de véritables remparts autour de votre potager.
- Herbes aromatiques : inefficace
- Ail frais tranché : efficace, mais à renouveler fréquemment (les effluves d’odeur de l’ail doivent perdurer)
- Oignon frais tranché : peu efficace
- Cuivre : très efficace si positionné verticalement et de hauteur > 5 cm.
Pour voir de vos propres yeux les tests vidéos, les performances d’Hector et Enzo, et les debriefs d’efficacité (le pourquoi et le comment), vous pouvez retrouver cela dans l’article où je teste l’efficacité de toutes les barrières anti limaces naturelles.
Vous pouvez aussi récupérer l’infographie bilan de tous les moyens efficaces de gérer les limaces au jardin (pas que les barrières). Y-est mis en évidence : les méthodes qui ne permettent pas une résolution durable du problème, les méthodes qui ne fonctionnent pas, les méthodes qui ne fonctionnent pas toujours (pluie, renouvellement fréquent, …).
Conclusion
Les limaces en permaculture, c’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre… Et pour cause, le manque de connaissance dans le domaine est évident !
Pas grand monde ne sait vraiment ce qui fonctionne, et ce qui ne fonctionne pas. Beaucoup relaient les astuces d’articles tels que « les 15 moyens de gérer les limaces au jardin », articles construits à partir d’autres articles, sans fondements autres que les précédents…
Bref, à partir de l’expérience de ceux qui étudient le sujet depuis longtemps (Hervé Coves, notamment), et de nombreuses recherches et expériences personnelles, voici la méthode de gestion des limaces en permaculture que je vous propose :
- Laissez les limaces pulluler au jardin (ne les tuez pas, ne les déplacez pas)
- Aménagez votre jardin, de sorte à favoriser l’équilibrage du système (atteint après 2 à 5 ans, en moyenne) : attirez les prédateurs naturels, favorisez la présence des champignons, augmentez la biodiversité générale du jardin et attendez un « vieillissement » général de celui-ci
- Utilisez des barrières à limaces efficaces et durables, pour pouvoir manger des salades en attendant cet équilibre.
La limace est un très bon exemple du fait que, dans un écosystème, un élément à plusieurs fonctions (une limace a les fonctions de digestion, dissémination des spores fongiques, contrôle des maladies fongiques, travail du sol, …), et une fonction est assurée par différents éléments du systèmes (la « fonction » de régulation des populations de limaces, comme on l’a vu, dépend de nombreux éléments). C’est un excellent exemple de la vision vers laquelle la permaculture souhaite nous emmener. Et c’est une phrase assez sympa pour conclure cet article !
J’espère d’ailleurs qu’il vous a plu !
Merci Heikel, pour l’invitation sur ton excellent blog !
Robin, du blog Springday Permaculture
7 réflexions au sujet de « Gérer (intelligemment) les limaces en permaculture »
Bonjour,
Merci pour cet article 🙂
Je me suis rendu compte que depuis que je cultive des champignons comestibles dans mon potager, les limaces se sont détournées immédiatement des légumes et se sont attaquées principalement au mycélium et aux fructifications fongiques.
Avec le temps et le rééquilibrage naturel, le phénomène se réduit peu à peu, mais leur appétit pour les champignons restent bien présent !
Bonjour Andréas, merci pour le témoignage très intéressant !
Cet automne je vais récolter les bogues de châtaigne pour essayer de défendre mes salades… apparemment très efficace contre les habitudes de certains chats.. Besos
Bonjour Linda, malheureusement, les bogues de chataignes, c’est un autre de ces mythes au sujet des barrières dites « anti-limaces » : les gastéropodes les franchissent sans trop de problème : je l’ai filmé, et j’ai aussi vu sur facebook plusieurs photos de limaces se baladant sur des bogues de châtaignes. MAIS, disons que c’est tout de même une « bonne » barrière parmi les barrières à limaces franchissables, dans le sens où l’obstacle n’est tout de même pas simple à franchir, comme peut aussi l’être une branche de sapin (au contraire des coquilles d’oeufs par exemple, totalement inefficaces).
Bonne journée 🙂
Robin (l’auteur de l’article)
Bonjour à vous deux, j’ajouterais aussi qu’une méthode plus durable serait d’apprendre à jardiner avec les limaces. Quand on sait qu’elles permettent notamment aux spores de champignons de mieux « germer » et ainsi améliorer la vie du sol (mycorhizes, etc), on peut commencer à saisir leur place dans cet agrosystème qu’est le jardin. 🙂
Évidemment, cela n’empêche pas d’essayer de limiter l’impact des gastéropodes sur nos cultures au début de l’installation d’un jardin en permaculture (tout en favorisant la venue des prédateurs naturels de ces gastéropodes).
Bonne journée à vous deux !
pourquoi lutter contre les limaces ,alors que le jardin qui respecte la diversite les antagonismes s’installent et bien souvent reglent les problemes sans notre intervention ,travail avec la nature et non contre et tout va bien,accepterde partager un peu de la recolte,
Bonjour Raymond, travailler avec la nature est justement le coeur de cette stratégie !
Mais, à la différence du laissez-faire total, qui fonctionne parfois mais décourage de nombreux jardiniers (par les dégâts occasionnés sur leurs cultures), je propose ici d’associer le rééquilibre naturel du système (essentiel pour une résolution durable du problème), à des solutions d’urgence, de limitation des dégâts, que sont les barrières à limaces.
En quel sens est-ce que cette stratégie vous semble aller « contre » la nature ?
Bonne soirée !
Robin (l’auteur de l’article 🙂 )