La permaculture, qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce que la permaculture, a quoi s’applique-t-elle, quelles sont ses origines et que permet-elle au jardin potager ? C’est ce que nous allons voir dans cet article destiné à la permaculture.

On a tous entendu parler de la permaculture. Certains lui collent l’image de la culture sur butte « on ne fait pas de permaculture sans buttes », « ce sont des buttes de permaculture ». D’autres l’associent au mulch ou aux associations de cultures. Mais la permaculture se résume-t-elle à des pratiques culturales ? Se résume-t-elle aux buttes  (dont les conceptions varient de jardinier en jardinier), au mulch ou aux associations ?

Définir la permaculture : qu’est-ce que la permaculture ?

Dans cet article nous allons aborder les points essentiels de la permaculture c’est-à-dire le concept de permaculture. En effet la permaculture n’est pas un quelque chose qui serait réservé au jardinage, au maraîchage ou l’agriculture. La permaculture s’applique aussi aux échanges entre les humains et les animaux non-humain et à l’éthique humaine.

Étant sur un site de jardinage on s’attardera plus particulièrement sur les parties concernant les concepts agricoles. J’étayerai les explications des différents points par des techniques pratiques que l’on peut mettre en place. J’ai voulu cet article aussi complet que possible tout en restant concis et facile d’accès, j’aborderai donc seulement succinctement les parties moins « jardinage » (mais toutes aussi importantes dans la permaculture). De ce fait, j’ai du faire un choix concernant les techniques, et prendre celles qui sont les plus connues et celles qui me semble les plus intéressantes à mettre en place dans un jardin ou une exploitation en permaculture (en fonction de votre contexte). Je rajouterai dès le début, qu’aucunes techniques ou méthodes n’est propre à la permaculture. Donc oui, vous pouvez faire de la permaculture sans butte, et non, mettre une ou plusieurs buttes dans vos jardins potagers ne fait pas de vous des permaculteurs. La permaculture est une boîte à outils conceptuelle qui nous aide à réfléchir sur les relations des différents éléments de notre jardin (entre autre), ce qui permet de choisir des techniques pour répondre à ces problématiques grâce à la permaculture. J’y reviendrai dans l’article, ça peut paraître un peu compliqué de prime abord, mais ça ne l’est pas du tout !

 

En permaculture on dit souvent que la résilience vient de la biodiversité (et d’un bon design !)
L’hôtel à insectes du jardin potager au printemps, avec un massif d’ortie juste devant. Un paradis pour la biodiversité. Il est aussi important de donner à manger à la biodiversité que de lui offrir un abris.

La permaculture (définition, concept et principes)

Définition de la permaculture

Essayons de donner une définition claire et succincte du concept de permaculture. Cette définition de la permaculture ne vise pas à être exhaustive, mais elle vise à donner des clés de compréhension. On a tendance à traduire permaculture comme « agriculture permanente » en français pour l’expliquer simplement. Et cela vient de sa création (en anglais). Le mot permaculture est en fait un mot-valise entre « permanente » et « agriculture » en anglais. En français, comme je le disais, c’est l’inverse : agriculture permanente. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, mettre en place un système (pas forcément en agriculture quand on étant le concept) le plus durable possible en prenant en considération aussi bien les ressources matérielles, le lieu (géographie, biodiversité etc) que les ressources humaines.

Bill Mollison et David Holmgren développèrent le concept de permaculture. Notamment au travers de plusieurs livres dont j’aurai l’occasion de vous parler. Ces auteurs sous-entendaient notamment, par cette expression, des méthodes et techniques culturales permettant de préserver la fertilité du sol. On verra par la suite que l’on peut aussi chercher à accroître cette fertilité dans le système permacole.

Le concept de permaculture : qu’est-ce que c’est ?

La permaculture, comme je le disais plus haut, ne se résume pas à l’agriculture, elle va beaucoup plus loin. C’est pour ça qu’on l’a définie très souvent comme un concept systémique. La permaculture ne se résume donc pas à des techniques agricoles. D’ailleurs il n’y a aucune technique agricole qui peut se revendiquer de la permaculture (cf la permaculture sans butte vu plus haut). Pour reprendre une métaphore lue sur l’excellent blog de La Graine Indocile :

« La permaculture est comme la tringle d’une penderie, et toutes les techniques sont des cintres que l’on peut y accrocher ou non. »

Je trouve cette métaphore très parlante, car elle arrive à expliquer très simplement ce qu’est la permaculture. Ou en tout cas, elle arrive à expliquer ce que n’est pas la permaculture. Comme nous allons le voir, beaucoup de gens, quand ils commencent à se renseigner sur le sujet, arrivent à la conclusion qu’ils faisaient de la permaculture, en partie au moins, sans en connaître le terme. Il s’agit tout simplement de bon sens.

 

forêt le sol, la terre et les champs
Les forêts sont un parfait exemple du modèle naturel de formation des sols et d’écosystèmes résilients, durables et riches en biodiversité. En permaculture, nous nous inspirons des modèles naturels (et notamment du fonctionnement des forêts) pour créer des systèmes durables et résilients : que ce soit un jardin ou autre.

 

L’éthique de la permaculture

Si vous avez le souhait de mettre en place un système en permaculture, je vous conseille vivement de vous intéresser à toutes les composantes de la permaculture, et cela commence avec son éthique. Il y a 3 valeurs éthiques de bases en permaculture qui compose le coeur de son approche. On pourrait les définir comme le coeur de la permaculture, le point commun entre tous les projets de permaculture et tous les permaculteurs. Les voici : prendre soin de la terre, prendre soin des humains (terme que je privilégie à « Hommes »), et partager équitablement (distribution des surplus). S’il fallait donner une définition de la permaculture simple et courte d’une phrase, ce serait sûrement cette dernière.

Les principes en permaculture

Il est important de différencier les 3 piliers de la permaculture et les principes/techniques de permaculture. Les 3 piliers éthiques sont ceux que l’on vient de voir, ceux qui compose le coeur de chaque projet permaculturel. Les principes de permaculture sont des principes de design, qui en s’appuyant sur l’observation de la nature et de son système, nous donnent une direction à suivre. Ces principes ne sont pas limités et peuvent être, ou non, suivit. Tout dépend de votre envie, de vos attentes, de votre contexte (ressources, limites etc). David Holmgren, un des deux fondateurs de la permaculture, a définit une liste de 12 principes de permaculture. Vous pourrez être amené à penser à d’autres principes, mais ces 12 principes de permaculture offre une porte d’entrée de réflexion sous le prisme de la permaculture. Ils pourront vous servir pour analyser votre jardin potager. Voici une traduction des 12 principes de permaculture de David Holmgren, ils ont été écrits dans un ordre d’importance, du plus important au moins important.

 

  1. Observer et interagir
  2. Collecter et stocker l’énergie
  3. Créer une production
  4. S’autoréguler et accepter les rétroactions
  5. Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables
  6. Ne pas produire de déchets
  7. Partir du design général pour en venir aux détails
  8. Intégrer plutôt que séparer
  9. Utiliser des solutions lentes et à petite échelle
  10. Utiliser et valoriser la diversité
  11. Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure
  12. Faire preuve de créativité et réagir au changement

J’y reviendrai dans un futur article sur chaque principe pour vous détailler ce qu’entendait l’auteur derrière chacun d’entre-eux. Toutefois ils permettent, dès la première lecture, de saisir l’approche permaculturelle ; il s’agit d’une approche rationnelle qui vise à rendre un système durable. Bill Mollison, le deuxième fondateur de la permaculture, en donne d’autres dans son livre Introduction à la permaculture. Bien que moins célèbres que ceux de David Holmgren qui ont été organisés de manière claire et bien pensé, les deux listes se rejoignent dans le fond. Vous pouvez d’ailleurs vous servir des 12 principes de David Holmgren pour analyser votre propre jardin, il s’agit d’une méthodologie solide qui posera les fondements de la permaculture chez vous.

Vous voyez à présent que la permaculture n’est pas une philosophie floue qui refuse toute intervention humaine. C’est une méthode, une approche, un cadre conceptuel qui a été travaillé, pensé et éprouvé par des personnes tout autour du monde. Vous trouverez des exemples concrets d’applications au jardin dans la suite de cet article.

 

Introduction à la permaculture - Bill Mollison
Introduction à la permaculture de Bill Mollison est un des livres fondateurs de la permaculture. Si la permaculture vous intéresse, je vous invite à lire ce livre très riche en contenu et en illustrations.

 

Définition de la permaculture du Bec Hellouin

Vous verrez dans la suite que vous faites peut-être déjà de la permaculture et même dans d’autres domaines que le jardinage. Vous n’appliquez peut-être pas tout, mais il faut bien commencer quelque part. Pour citer Perrine Hervé-Gruyer, la co-créatrice de la ferme biologique en permaculture du Bec Hellouin :

« Devenir permaculteur c’est se mettre à l’école de la nature, c’est en comprendre le fonctionnement. Les principes de la permaculture sont simples. D’ailleurs souvent des gens viennent me voir et me disent « oh mais moi je fais de la permaculture et je ne le savais pas ! » tout simplement parce que c’est du bon sens. Et ces principes là, ils sont très efficaces. Vous pourriez vous imaginer la permaculture comme une boîte à outils qui au quotidien va vous donner les outils et les moyens pour re-créer, imaginer la vie à laquelle vous aspirez. Une vie qui va vous permettre de vous épanouir, de respecter votre environnement, notre planète et les autres. »

Prendre soin de la Terre

Je vais faire une partie sur la composante culture de la permaculture, et comment on peut l’appliquer concrètement dans nos jardins. En vous développant un certains nombres de principes et de techniques que vous pourrez mettre en place dans votre jardin potager. Si vous n’avez qu’un balcon cela est tout à fait possible aussi, la permaculture s’adapte partout et à toutes les situations. 😉

Concrètement, il est possible de faire de la permaculture en utilisant des pesticides. Si cela est jugé nécessaire par le jardinier ou le maraîcher en question, après avoir évalué les autres solutions, comme la gestion biologique des invasions : lâcher des larves de coccinelles par exemple. Cela s’appelle aussi la lutte biologique (gestion des « ravageurs » grâces à des organismes vivants). On essayera de développer la lutte biologique dite de conservation, celle où, en tant que permaculteur, on essaye de garder une biodiversité aussi diversifiée que possible, sur la plus longue durée possible. Cependant, une gestion permaculturelle des problèmes vise à tendre vers une gestion in-situ des problèmes, une gestion par le système même. Un système qui serait donc résilient et qui pourrait gérer, de lui même, les problèmes de déséquilibres. Car oui, il s’agit quasiment toujours d’un déséquilibre. Trop de limace ? C’est qu’il manque de ses prédateurs : carabes, larves de vers luisant, staphylins, hérissons, orvets, crapauds etc. Animaux qui peuvent être, eux aussi, tué par les produits qui tuent les limaces, c’est un cercle vicieux qu’il faut essayer de quitter pour tendre vers une gestion holistique et durable de son jardin potager en permaculture. Une gestion heureuse, détendue et pleine de découvertes. Et non une gestion faite de peurs et de guerres aux dits « ravageurs ».

Car oui : augmenter la biodiversité d’un lieu, c’est augmenter sa résilience.

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Mais il faut mettre un bémol au fait d’utiliser des pesticides. La permaculture, au jardin potager, consiste à prendre la nature comme modèle (un système résilient et durable). Dans la nature, les principes actifs pour lutter contre des ravageurs sont effectivement présents, et certaines plantes les utilisent même pour se défendre ou pour attirer une faune. Néanmoins, personne ne vient épandre sur les cultures des pesticides sur les plantes pour les aider à se défendre. Dans un jardin permaculturel on essaye de prendre la nature comme modèle et d’agir en conséquence. Et ainsi, on voit clairement les dégâts sur les cultures s’atténuer. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de la nature et de rejeter toute intervention humaine. Il s’agit plutôt de créer un agro-écosystème qui peut, au maximum, se passer de notre intervention. De cette manière, le jardinier/ maraîcher/ paysan/ agriculteur peut se libérer un temps précieux, et de se libérer d’une charge mentale. Évidemment, il s’agit d’une tâche bien plus aisée pour le jardinier que pour l’agriculteur possédant plusieurs hectares de cultures. Chacun d’entre nous doit analyser ses objectifs, ses ressources et les moyens pour y parvenir.

 

Le sol, la terre et les champs claude et lydia bourguignon
Le sol, la terre et les champs, de Claude et Lydia Bourguignon, un livre à avoir lu au moins une fois dans sa vie de jardinier.

Cela passe par plusieurs techniques : associer les cultures avec des variétés différentes mais aussi, et surtout, des espèces différentes. Choisir des espèces habituées à notre contexte et ne pas choisir des semences hybrides F1 qu’on ne peut pas reproduire (vous pouvez voir la vidéo dans l’article de la culture de la tomate pour en apprendre plus sur le sujet). Accroître la biodiversité dans notre écosystème afin que les populations de « ravageurs » soient gérées par d’autres espèces. Je vais revenir sur ces points qui sont particulièrement importants.

En permaculture, chaque élément profite aux autres. Il y a une interaction très forte entre chaque élément. Que ce soit entre les espèces végétales et animales (notamment avec les auxiliaires). En effet chaque fonction est remplie par plusieurs éléments. Et chaque élément permet de remplir plusieurs fonctions. Les déchets de l’un sont les ressources de l’autre, par exemple. C’est ce qui fait une des grandes richesse de ce concept et ce qui lui confère une grande résilience. Je vais développer ces différents points en donnant rapidement quelques principes clés de permaculture liés au jardinage. Les principes que je vais développer ici, en illustrant de plusieurs exemples, peuvent notamment être retrouvés dans le livre de Bill Mollison (cité plus haut).

Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments

Comme on dit, il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C’est un peu cela qu’il faut comprendre dans cette partie.

La biodiversité

Si vous avez déjà lu quelques uns de mes articles, vous savez que ce sujet m’intéresse beaucoup et qu’il est central en permaculture. J’ai d’ailleurs fait un article très complet sur le sujet de la biodiversité au jardin potager en permaculture, que je vous invite fortement à le lire pour comprendre tout l’intérêt de cette approche : la biodiversité au jardin en permaculture : une gestion durable et efficace des « ravageurs ».

Pour résumer, il s’agit de comprendre que dans la nature, chaque espèce que l’on nomme « ravageur » à des prédateurs. L’exemple caractéristique est celui des pucerons qui sont mangés par les coccinelles. Là où la permaculture intervient, c’est qu’en prenant exemple sur la nature, et donc en laissant les pucerons au jardin (sans intervention humaine), les coccinelles vont venir petit à petit réguler tout cela. C’est pareil pour le reste, les limaces avec les carabes ses autres prédateurs. Par ailleurs, les pucerons ne sont pas mangés que par les coccinelles. C’est en ça que la biodiversité et les actions simples que vous pouvez mettre en place pour la favorisé sont d’une importance capitale. En premier lieu la biodiversité à besoin de nourriture, donc offrez leur une variété de fleurs et de plantes qui lui est destinée. Elle le mérite bien après vous avoir rendu autant de service, non ? 🙂

Pour ce faire, laisser des plates bandes de plantes sauvages, laissez quelques fruits sur vos arbres à son égards, plantez des plantes intéressante (sureau, bourrache etc). Ensuite, et seulement si vous lui avez offert de quoi se nourrir, elle voudra se reproduire sur le lieu en question (comme les coccinelles ci-dessous). À cet effet, des zones naturelles (plates bandes intactes et sauvages), des tas de bois, de pierres, de feuilles constituent autant de milieux très intéressant pour toutes les espèces dans votre jardin. Ensuite, si vous le désirez, vous pouvez aussi placer un hôtel à insectes dans votre jardin.

coccinelle maïs auxiliaires août
2 coccinelles sur un maïs plein de pucerons (et de fourmis, de larves de coccinelles, de guêpes, de mouches, de papillons etc). La récolte des maïs n’en a pas été impacté, ou de manière tellement minime qu’elle me fut imperceptible. Quelques semaines après j’y ai remarqué une présence très forte de larves de coccinelles, allez savoir pourquoi… 😉

 

C’est en laissant la biodiversité s’installer et agir que l’écosystème retrouve sa magnifique complexité d’origine. Et c’est grâce à cette complexité que sont gérées la majorité du temps des « invasions » de quelques espèces que ce soit. Comme le dit très bien Charles Hervé-Gruyer :

 

« Plus la biodiversité est grande, plus la résilience d’un milieu est grande. »

 

Les associations de cultures au jardin potager

C’est un autre sujet qui me plaît beaucoup et que vous devez certainement connaître de près ou de loin. L’intérêt d’associer plusieurs cultures différentes est multiple : il permet d’augmenter la production totale d’une même parcelle. D’aider les plantes à mieux résister aux animaux qui les consomment ou autres ravageurs (champignons par exemple). L’association de cultures permet aussi de combiner les bénéfices de chaque culture pour créer un modèle plus complet. Parmi les associations de plantes les plus connues vous avez la milpa, aussi appelée les 3 soeurs, une association pluri-millénaire qui nous vient principalement d’Amérique. Elle associe 3 cultures : le maïs (qui sert de tuteur), le haricot grimpant (qui fixe l’azote atmosphérique) et la courge (qui sert notamment de mulch). J’ai écrit un article sur comment cultiver la milpa, et si cette association vous intéresse je vous invite à lire l’article : la milpa ou les 3 soeurs une association au jardin potager en permaculture.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu   Association de culture au jardin : conseils et mise en place

 

Chaque élément à plusieurs fonctions

En permaculture, chaque élément mise en place doit avoir plusieurs fonctions (si possible évidemment). Et cela n’est pas très dur, je vais vous donner un exemple très parlant, celui de l’arbre. Si vous avez planté des arbres un jour dans un terrain vous appartenant vous avez sans doute remarqué quelques points qui vont suivre.

Les arbres n’ont pas pour seule fonction que de produire des fruits au jardin potager, mais aussi :

  • produire une grande biomasse avec leurs feuilles
  • biomasse qui formera un paillis sur le sol, l’enrichira et nourrira le sol, sa faune et sa flore
  • produire de la nourriture (fruits mais aussi feuilles)
  • produire de l’ombre et une protection contre le vent (important pour le potager)
  • produire des principes actifs (utilisable sous diverses formes : infusions, sirops…)
  • produire du bois de chauffage
  • capter du carbone (si on ne l’utilise pas en bois de chauffage par la suite)
  • fixer de l’azote dans le sol pour les espèces fixatrices d’azote (comme : le févier ou l’éleagnus)
  • prévenir les glissements de terrain
  • fournir le gîte et le couvert pour la biodiversité
  • remplir les nappes phréatiques

Le choix de l’exemple de l’arbre n’est pas anodin, s’il y a bien une plante phare de la permaculture, cela pourrait être l’arbre de part toutes ces fonctions et avantages qu’il amène au jardin potager.

Les déchets de l’un sont les ressources des autres

Cette partie est très intéressante, en effet, elle invite à ne plus considérer les déchets de certains éléments comme de simple déchets, mais comme des ressources à allouer à d’autres tâches.

Le compost au jardin potager en permaculture

Le compost est certainement l’exemple que tout le monde connaît, que l’on soit jardinier ou non. Il s’agit de prendre les déchets de cultures, de cuisine et autres, et de créer une terre (ce n’est pas tout à fait de la terre, mais je simplifie) riche et fertile dont les avantages sont très nombreux. Il existe tout un tas de compost différents : compost de jardin, compost de fumier, compost de champignonnière ou d’algues, etc. Si vous voulez en apprendre plus sur le compost et son intérêt au jardin en permaculture je vous invite à lire l’article suivant : le compost au jardin potager, son intérêt et son utilisation.

Il s’agit d’une des premières technique pour appliquer le principe « les déchets de l’un sont les ressources des autres ».

 

bac à compost - composteur
Il est très simple de fabriquer un composteur. C’est un bac à compost que j’ai construit l’année dernière avec des matériaux de récupération.

Le mulch en permaculture

Dominante principale avec les buttes, le mulch est connu de quiconque s’intéresse à la permaculture. Si vous ne savez pas ce que c’est, je vous invite fortement à aller lire l’article que j’ai écrit sur le sujet, je vous explique la marche à suivre et vous guide dans le choix de votre matière première : le mulch en permaculture, qu’est-ce que c’est ?

Le mulch est une couverture du sol. On peut en distinguer 2 types : le mulch utilisé pour améliorer le sol (comme la paille ou autre) et le mulch ne remplissant pas cette fonction (comme les galets, autres minéraux et bâche). On prend ici aussi exemple sur la nature, en effet, dans la nature, que ce soit dans la forêt ou dans une prairie (ou les plantes couvrent le sol), le sol n’est jamais à nu. Sauf conditions très particulières comme le désert, mais ce n’est pas notre but dans un jardin.

Le mulch remplit diverses fonctions (en plein dans la permaculture donc 😉 ). Il permet de protéger le sol en formant une barrière physique aux aléas climatiques : comme du lessivage ou de l’érosion causés par le vent et la pluie, le protéger aussi du soleil brûlant de l’été et donc de la formation d’une croûte à la surface très connue des jardiniers. Il protège la terre effectivement, mais quand je dis sol, j’entends aussi toute la vie qu’il abrite et qui est complètement oubliée aujourd’hui. Alors que c’est elle qui est garante de la fertilité de notre sol : 1 gramme de terre contient plus d’un milliard de micro-organismes.

Quand 1+1 ne valent pas 2 : le design en permaculture

Le design en permaculture est un point très important. Un excellent design est primordial à qui veut créer un jardin ou une ferme en permaculture. Il faut prendre en considération l’espace et le climat du lieu. Mais aussi les cultures que l’on veut mettre en place et les arbres que l’on veut planter. Sans oublier les arbres déjà présents sur place. L’analyse du contexte n’est pas compliquée mais elle nécessite du temps et de l’investissement, je ne l’aborderai donc que très succinctement ici. Sachez qu’il existe plusieurs méthodes très intéressantes (les 12 principes cités en début d’article constitue une bonne base méthodologique).

La permaculture permet de créer des systèmes dont le tout est plus que la somme de chaque partie.

Le design est le centre névralgique d’un système en permaculture, c’est la colonne vertébrale qui relie chaque élément du système. Pour le réaliser il faut garder un principe en tête : interconnecter les éléments. Il s’agit de rechercher une efficacité optimale pour un minimum de travail. S’il faut aller chercher les herbes aromatiques pour la cuisine à l’autre bout du jardin c’est que votre design n’a pas été correctement pensé : on comprend l’utilité d’un design réfléchi.

 

design permaculture ferme bec hellouin
Vue aérienne de la ferme du Bec Hellouin au design très étudié. Il s’agit d’une ferme en permaculture de Normandie.  source

 

Le design en permaculture se sert notamment d’un zonage en 5 zones interconnectées les unes aux autres. Par exemple, la zone zéro serait la maison et la zone la plus grande celle qui ne nécessite aucune ou très peu de visites. Cependant, il ne se limite pas non plus à l’éloignement des éléments les uns avec les autres. Mais aussi de l’interaction entre ces derniers.

Nous reviendrons de manière approfondie sur la notion de design en permaculture dans un prochain article, d’ici là, n’hésitez pas à poser vos éventuelles questions en commentaire sous l’article.

Prendre soin de l’humain et partager équitablement

Juste un mot sur ces deux autres piliers fondateurs de la permaculture. En effet, comme je l’ai dit à plusieurs reprises la permaculture est un concept général applicable tant à l’agriculture qu’aux relations entre les humains et donc aux sociétés. Il n’y a pas de projet de permaculture sans dimension communautaire et humaine.

Le champ d’application des principes énoncés plus hauts sont plus larges qu’on pourrait le penser. Ils peuvent, par exemple, s’appliquer à l’habitat ou à l’énergie.

Quelques ressources complémentaires sur la permaculture :

Si vous voulez vous renseigner plus profondément sur la permaculture je vous conseille ces ressources dont je me suis servi comme sources pour certains points :

 

J’espère avoir répondu à la plupart de vos questions sur la permaculture. Vous avez une question ou une remarque ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, j’y répondrai avec plaisir.

Et n’oubliez pas de partager l’article sur les réseaux sociaux ! 😉

25 réflexions au sujet de « La permaculture, qu’est-ce que c’est ? »

  1. La permaculture, on réalise rapidement que c’est la meilleure façon de cultiver quand on s’intéresse à la nature et que mon est connecté à elle. On respecte ses besoins, nos plantes se portent bien mieux ! Pour avoir testé pleins de techniques, je ne jure plus que par ça …
    Daniel L.

  2. La permaculture est un sujet qui m’intéresse.J’aimerai m’y lancer. Merci pour tous ces informations que j’ai pu engranger auprès de votre article.

  3. Bonjour,
    je suis un passionné de la permaculture et en même temps, je m’y connais très peu. je suis en Afrique en pleine foret Equatoriale ( au Cameroun) et je voudrais appliquer les techniques de la permaculture. il ya trop d’arbres n’est ce pas nécessaire d’en abattre quelques uns qui font ombrage,afin de permettre aux petites plante de pousser?

    1. Salut Medou !!
      C’est super d’avoir une forêt à portée de main. La permaculture est une philosophie de vie, une façon de penser autrement. Il faudrait dans un premier temps que tu réfléchisses quelle plante mettre ? En permaculture les idées sont un peu à l’infini. Il n’y a pas de mode d’emploi type. Chacun avance avec ses idées et son inspiration du moment que tu respectes la nature avec son sol.
      Pourquoi tu ne ferais pas grimper des végétaux sur les arbres ? Je te conseillerais dans un premier temps de choisir des plantes qui aime l’ombre voire la mi-ombre. Nos forêts sont très belles sans aucune intervention de l’homme. Le but de la permaculture est un peu de retrouver cet état sauvage dans nos jardins potagers (Arrosage à la plantation et paillage pour ne plus arroser de la saison).
      Je ne sais pas de combien de surface tu disposes. Il faut que tu saches qu’en permaculture –> Création d’un jardin-forêt par exemple, il faut être patient. Je te conseille de ne pas aller trop vite, Tu en fais un peu chaque année.
      Pour répondre à ta question afin de te permettre que certaines plantes puissent voir le jour il faudrait que tu rabattes certains arbres qui ont des rameaux pas trop conséquents. Rabats les 0m80 à un mètre de telle manière que lors de la repousse tu auras des haies tout autour et dans ton potager ce qui permettra de laisser passer la lumière et le soleil pour tes futurs légumes.
      Je te propose une publication que j’ai écrit sur mon site agrémentée d’une vidéo https://spotjardinmonsite.com/2017/05/31/vie-en-harmonie-dans-un-potager-ou-dans-un-verger/
      Heikel t’en dira certainement un peu plus.

      1. Salut Jean-Claude,

        Merci d’avoir répondu au commentaire, je suis d’accord avec ton commentaire. Comme je l’ai dit il faut prendre son temps et bien réfléchir au projet que l’on veut mettre en place en permaculture. Surtout pour un projet aussi durable que celui d’une forêt jardin en permaculture. Et au lieu de couper certains arbres on peut juste les tailler très fortement.

        À bientôt ! 😉

    2. Bonjour,

      Le sujet est tellement vaste que je ne sais pas si c’est possible de s’y connaître totalement en permaculture. Du moment qu’on est passionné je pense que cela suffit, on se renseigne petit à petit et on apprend de plus en plus de choses en échangeant avec les gens.

      En ce qui concerne votre question : cela dépends de ce que vous voulez faire et de votre climat.

      -si vous voulez faire un jardin potager en permaculture : vous êtes en pleine forêt, j’imagine que l’ombre dont vous parlez est assez forte, donc vous devrez certainement en couper quelques uns. Afin de laisser des rayons du soleil, pas trop néanmoins puisque la plupart des plantes aiment un peu d’ombre (l’agroforesterie en atteste par exemple) -surtout si votre climat est assez chaud.

      -si vous voulez faire une forêt jardin en permaculture : je pense que c’est le modèle à privilégier dans votre cas. Si vous ne savez pas ce qu’est une forêt jardin en permaculture, je vais essayer de vous l’expliquer très succinctement.
      Une forêt jardin est à la croisée entre le jardin et la forêt. On y trouve une productivité énorme car les espèces et les emplacements ont été travaillés au maximum. La forêt jardin est un sujet qui est très connu en permaculture dont je parlerai dans un prochain article.

      Il s’agit de faire 7 étages en général (pour les espèces à vous d’adapter selon celles qui sont cultivées dans votre pays ou d’aviser selon votre envie) :
      -les arbres : dans votre cas vous pourrez en garder un bon nombre déjà présents et en remplacer une partie afin de créer des puits de lumières. Poiriers, pommiers, cerisiers, noyer…
      -les arbustes : des arbres inférieurs à 6-8 mètres. Pêcher, sureau…
      -les arbrisseaux : les petits fruits et autres petits arbres qui se ramifient depuis la base du tronc. Cassis, groseilles…
      -la strate herbacées : les légumes, légumes fruits et herbes. On privilégies des espèces vivaces pour rendre le modèle plus durable. Rhubarbe, oseille, salades, carottes, herbes aromatiques (menthe, mélisse etc), plantes sauvage (ortie etc)…
      -les plantes couvres sol : de petites plantes qui rampent pour couvrir le sol comme des fraises ou des plantes sauvages…
      -les plantes grimpantes sur les arbres et arbustes : vigne, kiwi, kiwaï, mûres sans épines…
      -les champignons, à cultiver sur des bûches par exemple.

      Si vous décidez de couper des arbres, je vous invite d’abord à bien réfléchir, les arbres sont d’une très grande utilité, tant pour le jardinier que pour la planète. Néanmoins je pense que la coupe de quelques arbres sera un passage obligé pour le premier comme le second projet. Donc je vous invite à travailler votre design : le plan selon lequel vous allez implanter votre jardin potager en permaculture. Je vous invite à lire le commentaire où je précise ce qu’est le design en permaculture. Définissez bien ce que vous voulez et faites même un plan avec les arbres déjà présents afin de bien savoir où allez.
      Donc réfléchissez aux arbres que vous couperez non seulement pour leur emplacement, leur taille (un grand arbre peut apporter et abriter plus de biodiversité qu’un petit), mais aussi pour leurs espèces et leurs intérêts (en fonction des fruits qu’ils peuvent apporter ou des feuilles/fleurs etc). Ils peuvent aussi présenter des intérêts au niveau de la biodiversité (si ils attirent, ou non, des auxiliaires) et si ce sont des fixateurs d’azote ou non.

      J’espère vous avoir apporté des éléments de réponses et de l’envie ! J’ai essayé d’être aussi complet de possible. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas, j’y répondrai avec plaisir.
      Merci pour votre commentaire ! 🙂
      À bientôt,
      Heikel

        1. Salut Robin !

          Super sympa, merci beaucoup ça fait plaisir ! 🙂
          Effectivement, ton article sur le jardin forêt est lié. La permaculture est un sujet tellement vaste qu’on pourrait en parler dans des dizaines d’articles. Avec notamment toutes les techniques utilisables en permaculture, les livres, les auteurs…

          Très bonne journée à toi aussi !

  4. Salut Heikel !! Je suis tout à fait d’accord avec le contenu de ta publication. D’ailleurs sur mon site j’ai une rubrique sur la permaculture et la culture bio –> Colonne de gauche. Il y a 9 publications. Merci pour le partage.

  5. Bonjour, j’ai lu votre article avec intérêt.
    Je voudrais juste préciser que pour moi le design n’est pas primordial en permaculture et peut être même pas nécessaire du tout. On recherchera certainement la facilité dans l’aménagement du jardin mais pas besoin pour cela de faire des arcs de cercle ou demi lunes ou autres dessins juste pour faire joli.
    Quant au compost , pour rejoindre l’idée de permaculture, mieux vaut le faire directement à ciel ouvert,en surface et non en tas ou bac pour créer une « nouvelle terre ». S’il est mal fait cela n’apportera que des déséquilibres.
    C’est l’idee que je me fais de la permaculture que je pratique depuis quelques années et je voulais la partager avec vous.
    Bon jardinage à tous.

    1. Bonjour,

      Pour le design en permaculture, je me suis sans doute mal exprimé. Le design permaculturel permet réfléchir à la place de chaque chose et non de dessiner son jardin selon des techniques particulière.

      On donne souvent l’exemple des herbes aromatiques qui doivent être à proximité de la cuisine afin de ne pas avoir à traverser tous le jardin afin d’aller les récolter. Et à l’inverse, il n’aurait pas de sens de mettre un arbre qui ne nécessite pas d’entretien particulier au plus près de la maison. Un arbre qui nécessite plus d’entretien à plus de raison de s’y trouver.
      Évidemment, comme je le dis dans l’article, le design comme la permaculture ne sont pas des choses rigides à prendre au pied de la lettre. Chacun voit midi à sa porte et s’approprie ces idées selon son contexte et son envie. 😉

      Les jardins mandala et autres sont certes très agréables esthétiquement parlant, comme vous le soulignez, mais ils ne sont pas toujours utiles. Donc je rejoins donc votre avis, il n’est pas nécessaire de faire des installations de ce genre dans son jardin potager pour coller à la permaculture. Notion qui est à différencier du design.

      Concernant le compost, je suis tout à fait d’accord avec vous et je le pratique dans mon jardin potager. Cela nourrit directement la faune du sol. Je pensais en avoir parlé dans mon article sur le compost, mais j’ai dû oublié, je rajouterai un passage d’ici peu. Mais lorsque les déchets sont vraiment nombreux, un compost en tas peut être envisagé. J’ai adopté ces deux techniques de compostage chez moi.

      Merci pour votre commentaire, à bientôt ! 🙂

      1. En fait, j’avais entendu (dans un film je crois, je ne me souviens plus) Charles-Hervé Gruyer du Bec Hellouin dire qu’il n’avait pas fait de design permaculturel au début de la ferme, car il ignorait encore tout du concept… mais il est retombé à terme sur quelque chose qui ressemble bien à un design très fouillé, simplement en réfléchissant aux trajets et aux besoins spécifiques de chaque type de plantes.

        1. Salut,

          Merci pour ton commentaire Isabelle ! Ce que tu dis là me dis aussi quelque chose. C’est peut-être dans le film Demain ? Ils parlent aussi de permaculture. Et ils tournent un passage à la ferme biologique en permaculture du Bec Hellouin.
          Absolument, il s’agit avant tout de réfléchir aux trajets, et aux différentes plantes.

          Pour avoir visité la ferme en permaculture normande l’année passée, je sais qu’ils ont fait quelques erreurs qui auraient pu être évité. Par exemple ils nous ont dit qu’ils avaient planté une rangé d’arbre qui finalement ne se taillent que très peu. Donc ils ne peuvent plus trop cultiver dessous maintenant. C’est pas vraiment une erreur, mais réfléchir à son design permet d’éviter plusieurs problèmes qui pourraient survenir 🙂

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